23 Janvier 2021
Mon livre, "Amiante et mensonge : notre perpétuité - Journal de Paul et Virginie", est la concrétisation d'une promesse faite à mon Père, Paul. Un homme fraternel, travailleur, libertaire et libre penseur, juste.
Paul était et demeure mon meilleur ami. Il avait pris des notes tout au long de sa maladie. il prenait des notes sur tout : sur son travail, sur ses voyages, sur les ouvrages qu'il lisait, sur le triste état de ce monde... Il pensait se sortir de cette terrible maladie, puisque le mésothéliome ou "cancer de l'amiante" dont il était atteint était très localisé, sur sa plèvre pariétale.
Paul a reçu un traitement, protocole mondial pour le mésothéliome, sur lequel les médecins auxquels nous avons eu affaire nous ont menti. Sur la rémission, également, puis sur le second protocole.
Lorsqu’il a quitté ce monde, j’ai décidé de publier ses écrits, en parallèle aux miens.
"Aide à faire cesser cet état de non-droit", m'avait demandé Paul.
Ce jour-là, le 14 septembre 2015, Le Parisien édite un article sur "La lourde facture de l'usine-poison".
Aulnay : la lourde facture de l'usine-poison au tribunal
Le petit homme au visage chiffonné a pris place dans la file d'attente qui s'étire devant le palais de justice de Paris. Gérard Kalfon a perdu sa femme il y a peu, emportée par un mésothéliom...
Article du Parisien, 14 septembre 2015
Le CMMP pollueur grâce à sa stratégie machiavélique multipliant les procédures judiciaires, déboursera (il n'a toujours pas payé) en tout et pour tout : 480 000 euros sur une facture de dépollution de 17 millions d'euros. C'est donc le contribuable qui paye cette dépollution. Pour les victimes, c'est donc une double peine : après avoir subi la pollution, elles payent la dépollution. Cela n'a apparemment pas choqué les juges.
Davantage de détails sur le site de Ban Asbestos France
Usine d'amiante à Aulnay : le pollueur ne paiera pas davantage
C'est un épilogue financier qui laisse un goût amer aux associations des victimes de l'amiante. Le Comptoir des minéraux et matières premières (CMMP), l'industriel qui a broyé le minerai toxi...
Article du Parisien du 1er novembre 2015 : "Usine d'amiante à Aulnay : le pollueur ne paiera pas davantage"
Ce 14 septembre 2015, dans l'Aisne, où le CMMP s'est délocalisé en 1991, le jugement concernant les ex-Hazemeyer est rendu... après 4 reports. Lé décision du tribunal ne leur sera pas favorable. Un appel sera initié.
Les anciens emloyés d'Hazemeyer, Unelec et Nexans ont, bien sûr, été exposés à l'amiante. Regroupés en association, ils continuent à se battre pour obtenir réparation. L'association compte plus de 700 membres.
Article de l'Aisne Nouvelle - 14 mars 2018
J'ai écrit ce livre afin qu’une victime directe de ce poison puisse témoigner en détail du calvaire subi, pour mettre les responsables face aux conséquences funestes de leurs actes : industriels, médecins parfois encore complices, pouvoirs publics qui ont longtemps caché la réelle activité de l'entreprise qui l'a contaminé dès son enfance, le Comptoir des Minéraux et Matières Premières (CMMP) et qui, ailleurs, ont laissé d'autres usines mortifères, Eternit, Everite, Saint-Gobain, DCN, Ferodo-Valeo et consorts, causer les mêmes catastrophes sanitaires, environnementales, affectives.
À l'heure où des milliers de victimes de l'amiante attendent que les empoisonneurs soient un jour traduits en justice, sans prétexte fallacieux tels que "on ne peut pas précisément dater la contamination d'une victime", une victime, justement, et malgré son départ de ce monde, a enfin la parole. Elle confronte le fiasco judiciaire, la faillite absolue qui fait suite à ce mensonge d'état.
Dont les derniers exemples en date sont ces intolérables dénis des responsabilités (de septembre 2018 à juillet 2019) :
Après 22 ans de procédure dans le procès de l'amiante, la Cour de cassation a prononcé le 11 septembre le troisième non-lieu en faveur de Claude Chopin, dernier patron de l'usine Amisol de ...
11 septembre 2018 : non-lieu pour Claude Chopin, le dernier PDG d'Amisol (63)
Société - Une vie de lutte contre l'amiante pour cette ancienne salariée d'Amisol à Clermont-Ferrand
Josette Roudaire, ancienne salariée de l'usine Amisol de Clermont-Ferrand, est une voix qui compte dans le combat contre l'amiante. Le dernier non-lieu prononcé par la justice, en septembre, ne l...
8 novembre 2018 - Josette Roudaire, ancienne salariée d'Amisol à Clermont-Ferrand, s'exprime sur le non-lieu définitif pour le dernier patron de l’usine en septembre dernier et, à juste titre, ne mâche pas ses mots.
A Condé-sur-Noireau, la guerre de l'amiante n'aura pas lieu
Le parquet a demandé un non-lieu dans ce dossier, dans lequel des ex-responsables de l'équipementier Valeo-Ferrodo sont mis en examen pour " homicides et blessures involontaires ". LE MONDE | * Mis
28 septembre 2018 : le parquet de Paris demande un non-lieu dans l’affaire de l’exposition à l’amiante de salariés de l’usine normande de Valeo-Ferrodo, implantée à Condé-sur-Noireau (14), petite commune de 4 800 habitants dans le Calvados... 1500 morts...
Amiante à Jussieu et à Normed: vers un non-lieu pour des décideurs publics
Après 22 ans de procédure et des rebondissements, la Cour de cassation a entériné mardi l'abandon des poursuites contre des décideurs nationaux dans deux dossiers emblématiques du scandale sa...
11 décembre 2018 : Jussieu et la Normed vont suivre la même voie de scandaleux et indéfendable non-lieu
Amiante : non-lieu pour la plainte pénale des victimes de la DCN à Cherbourg
Le 8 janvier 2019, la juge d'instruction a rendu un non-lieu à la plainte pénale déposée par les victimes de l'amiante de la DCN à Cherbourg et à Brest
Le 8 janvier 2019, la juge d'instruction a rendu un non-lieu à la plainte pénale déposée par les victimes de l'amiante de la DCN à Cherbourg et à Brest
Anciens mineurs malades de l'amiante : "Les victimes veulent un procès"
Un juge d'instruction parisien vient de rendre un non-lieu après une plainte au pénal déposée en 2005 par sept anciens mineurs du bassin houiller de Moselle qui voulaient que la responsabilité...
Le 9 juillet 2019, un juge d'instruction parisien vient de rendre un non-lieu après une plainte au pénal déposée en 2005 par sept anciens mineurs qui souhaitaient que la responsabilité de Charbonnage de France soit reconnue
Amiante : le non-lieu dans le dossier Eternit est un permis de tuer, estiment les victimes
Des juges parisiens ont rendu une ordonnance de non-lieu pour les responsables d'Eternit, groupe spécialisé dans l'amiante, un matériau cancérigène. "C'est un permis de tuer", s'indigne CAPER ...
Le 15 juillet 2019, une ordonnance de non-lieu est prononcée dans le dossier Eternit ... en invoquant "un temps de latence extrêmement long et variable qui s'écoule entre l'exposition à la substance [l'amiante] et l'apparition des premiers signes cliniques d'une pathologie". Un constat qui, selon le parquet, empêche d'identifier le responsable de l'intoxication !
Amiante: les juges ordonnent un non-lieu dans l'affaire emblématique de Condé-sur-Noireau
Paris - Nouvelle déconvenue pour les victimes de l'amiante: des juges d'instruction parisiens ont ordonné un non-lieu général dans l'affaire des usines normandes de Condé-sur-Noireau (Calvados...
Le 18 juillet 2019, Ferodo-Valeo, après avoir donné la mort aux travailleurs et riverains de Condé-sur-Noireau (14) écope également d'un non-lieu ! Le permis de tuer est plus que jamais d'actualité.
Peut-être plus grave encore, plus tragique, c'est certain, l'amiante continue à tuer.
En moyenne 300 000 personnes par an dans le monde.
Dix morts par jour en France.
Des familles sont contaminées de génération en génération, riveraines des mortifères usines du passé et du présent ; les ouvrier.e.s ont rapporté à la maison cette poussière du diable qui a contaminé leurs parents, leurs enfants...
L'amiante, "assassin silencieux" que la Colombie a tardé à bannir
Bogota (AFP) - Secoué par une toux "affreuse", peinant à respirer, Alvaro Salcedo a dû être opéré. Prostré sur son lit, il lutte contre les effets de l'amiante, "assassin silencieux" que la ...
Alvaro, puis Rafael et Luis : la mort de père en fils - Le Nouvel Obs, 12 juillet 2019
C'est une contagion sans fin, envers laquelle les pouvoirs publics font la sourde oreille, cautionnant ainsi une éternelle mise en danger de la vie d'autrui...
Dernier épisode en date, la catastrophe industrielle de l'usine Lubrizol, à Rouen, le 26 septembre 2019 : plus de cinq mille tonnes de produits chimiques ont brûlé. Le redoutable effet cocktail est à venir. Et la toiture de 8000 mètres carrés de fibrociment (amiante-ciment) dont le préfet, la DREAL et l'ARS minimisent les retombées sur la population. La pollution à l'amiante serait restée sur le site. De qui se moque-t-on ?!
Les catastrophes industrielles se multiplient et rien ne change, alors que des débris de la toiture ont été retrouvés à plus de quatre kilomètres du lieu du site...
"Envoyé spécial" du jeudi 10 octobre 2019
Chaque jeudi, Elise Lucet présente le magazine sur le terrain, au contact de celles et ceux qui participent aux reportages. Autour d'elle, des citoyens, les invités, les acteurs majeurs des dossiers
22 janvier 2021
Une avancée décisive dans le dossier pénal de l’amiante :
le 20 janvier 2021, la Cour d’Appel de Paris infirme le non-lieu délivré à l’été 2019 par les magistrats du Pôle judiciaire de santé publique sur le dossier pénal de l’amiante dans le dossier «Everite» de Dammarie-les-Lys
MERCI, Mesdames Madeleine et Thérèse Giaretta, Mademoiselle Elisa Giaretta, Monsieur Jean-Michel Giaretta pour votre opiniatreté !
L'espoir renaît, grâce à vous !
Une brèche est enfin ouverte en France dans l’impunité de ceux qui savaient les dangers et ont poursuivi l’usage de l’amiante au nom du profit.
Communiqué de Ban Asbestos France et de l'association Henri Pézerat en date du 22 janvier 2021
Amiante : une décision de justice surprise ravive l'espoir d'un procès au pénal
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, saisie par plusieurs familles de victimes qui se battent pour obtenir un procès, a pour la première fois infirmé un non-lieu dans un dossier
Le 22 janvier 2021, article dans Le Monde : Amiante : "Une décision de justice surprise ravive l’espoir d’un procès au pénal"