23 Janvier 2021
Paul est le cadet de cinq enfants. Il est né rue Pollet, dans le Vieux Pays d'Aulnay-sous-Bois, à l'été 1942.
Il suit une scolarité normale à l'École du Bourg avec ses "maîtres magnifiques", écrira-t-il plus tard. Il a de nombreu.x/ses ami.e.s (Daniel, Ahmed, Tony, Danielle...) pratique le football à Villeparisis, s'occupe de ses oiseaux dans la volière que son père lui a construit.
Il aime à se rendre au Parc des Cygnes (maintenant Parc Gainville) en sortant de l'école.
Une enfance heureuse à Aulnay-sous-Bois. En apparence...
Paul, une petite voisine, ma grand-mère Simone, décédée d'un mésothéliome en 1978, et l'un des chiens de la famille
Ma tante Élise, ma cousine Martine et Paul à la fenêtre de la maison familiale rue Pollet, à Aulnay.
Paul devient carreleur, marbrier, mosaïste et âtrier après avoir suivi les cours de l'École Saint Lambert. Il quitte Aulnay-sous-Bois début 1961 pour s'installer, avec ses parents, à Bulcy dans la Nièvre.
Il se marie avec Josy, ma mère, en 1965. Je viens au monde en 1973.
Le 25 juin 1978, il perd sa mère, ma grand-mère Simone Dupeyroux, d'un mésothéliome pleural. Mais à l'époque, on ne nous mentionne pas l'amiante. Nous comprendrons que la fibre assassine est à l'origine de ce cancer dans les années 90, au moment de la médiatisation des premiers "scandales de l'amiante". Mais durant de longues années, mon père se demandera où sa mère a été contaminée. Il n'y avait pas d'amiante dans son entourage.
Le métier que Paul a choisi et qui le passionne l'amènera à voyager dans le monde entier. Il est amoureux de l'Algérie et de la Polynésie, où il contribuera à la rénovation de l'ambassade de France, pour l'un, et à la construction de l'hôtel Méridien de Tahiti, pour la seconde.
Grand lecteur, il a une prédilection pour Marcel Aymé, René Fallet et Antoine Blondin, se passionne pour la Commune, pour Louise Michel et pour Alexandre Marius Jacob (entre autres !). Son livre préféré est "Enterre mon Coeur à Wounded Knee", de Dee Brown, sur le massacre des Sioux Lakota, en décembre 1890. Il souhaiterait que ce génocide ne soit jamais oublié. Il fait partie du Comité de Soutien à Leonard Peltier.
Il connaît les textes de Ferrat par coeur, aime Aragon, Léo Ferré, Renaud mais aussi Joan Baez et Johnny Clegg.
Amoureux des animaux, il en recueille dans le domaine qu'il a construit et nommé d'après celui de Joséphine Baker, "Les Milandes", pour notre plus grand plaisir.
Paul a pris sa retraite à l'été 2002, après quarante-quatre années au cours desquelles il n'a jamais compté ses heures de travail.
L'été, nous partons en vacances dans les Côtes d'Armor.
En juin 2014, nous nous apprêtons à retourner voir la mer d'Iroise.
Les industriels de l'amiante et leurs coreligionnaires en ont décidé autrement...
C'est ce que je raconte dans notre livre, écrit à quatre mains.
Paul et Stanley étaient inséparables.
Stanley était auprès de moi tout au long de la rédaction de notre ouvrage.
Il nous a quittés en septembre 2017, lui aussi victime environnementale de l'amiante... Il a développé un mésothéliome péricardique et pleural. Après recherches, sa contamination remonte aux premiers mois de sa vie, à Gilly-sur-Loire, Saône-et-Loire, dans l'élevage où il a vu le jour et où il a vécu quatre mois...
La postface de "Amiante et mensonge : notre perpétuité" lui est consacrée.